Larmes enfantines
Naguère, au temps des églantines,
J'avais des peines enfantines.
Mon coeur se gonflait sans raison
Sous les lilas en floraison.
À respirer les chauds calices
Je gôutais d'amères délices.
Sous les étoiles, pâle et coi,
Je pleurais sans savoir pourquoi.
Et maintenant je pleure encore,
Le long des soirs comme à l'aurore;
En hiver, sous le blanc grésil,
Sur les roses pendant l'avril,
Mes larmes tombent à toute heure:
Mais je sais bien pourquoi je pleure!
Catulle Mendes