Un matin...

Un matin,

Semblable à tant d’autres,

Levé matinal, la vie s’éveille..

Paresseusement, les gestes habituels,

Tel un  rituel..

Et cette étincelle, comme un pressentiment,

Je n’ai pas eu le temps,

En ce matin.

De t’enlacer, t’embrasser tendrement,

 

Ce retard, au travail me conduisant,

C’est inconcevable, avec quelle rapidité,

La lourdeur de cette atmosphère,

Une odeur nauséabonde incrustée,

Dans cet univers s’est installé..

L’air amplifié, trop pesant..

Asphyxiante exhalaison,

Le spectre du faucheur dessiné..

Pitoyable scène.. gestes incontrôlés,

Et puis ces yeux.. plongé dans un matin,

Qui devait être comme tant d’autres..

 

Ces yeux…

Qui avouent plus que les mots,

Me ménager.. Vers elle me guidant..

La stupeur en tes yeux.. Un premier aveu..

Les seuls, ayant le courage de m’annoncer,

L’horreur tant dissimulée,

En un ultime souffle, le cœur oppressé,

J’ai parcouru, ces quelques mètres,

Dans cette incommensurable éternité,

Pour enfin apercevoir..

Ton corps immobile, figé ..

Au milieu de nul part gisant..

 

Je n’ai pas eu le temps.. de te dire,

Tout les mots, qui hantent mes nuits,

Je n’ai pas eu le temps..

En ce matin, d’accomplir, un de ces gestes..

De mon rituel.. j’ai brisé la chaîne usuelle,

Comme le destin est dur, cruel..

De moi t’arracher, ainsi sans exégèses..

Seules quelles miettes, d’un vague scénario..

Subsiste encore, parmi les doutes..

Qui encore présentement assaillent,

Mon esprit accablé..

 

Cela devait être un matin…

…..Comme tant d’autres…

 

  Oceana (28/03/2003)